top of page

Mes erreurs ne me définissent pas.

Je suis comme tout être humain. Un être imparfait qui peut être rempli de contradictions et qui peut faire des erreurs.

J'ai toujours été assez lucide sur mes propres imperfections et sur mes erreurs. Je suis capable de les reconnaître et de les assumer quand quelqu'un me les montre. Je crois aussi qu'il y a toujours en nous cette petite voix qui nous parle pour nous dire que nous nous trompons. Lorsque nous y faisons attention, car c'est souvent ainsi que Dieu nous interpelle, et que nous acceptons de reconnaître notre erreur et de nous repentir, Dieu nous fait cette grâce de nous pardonner et de nous restaurer. Mais si du côté de Dieu, il affirme qu'il prend la décision d'oublier nos erreurs, il y a tout de même une difficulté. Je ne pense pas être le seul à y faire face.


Dans nos sociétés, et cela s'est accentué avec les réseaux sociaux, on définit souvent les personnes par leurs erreurs. Et il est dommage que nous ayons quelque fois cette même attitude dans nos communautés religieuses. Je connais des personnes qui étaient très actives dans leurs églises et qui, après une erreur de leur part, ont été mis de côté. Placardisé. Mis sur le banc de touche. Et à chaque fois qu'on tente de leur proposer une participation, il y a toujours ce frère ou cette sœur qui va rappeler l'erreur ou la faute commise par ce frère ou cette sœur. Celui-ci traîne alors une histoire qui lui est accolé et qui devient sa carte d'identité. Pourtant, ce frère s'est repenti, a demandé pardon, s'est amendé et a repris sa relation avec Dieu. En discutant avec lui, il ne se cachera pas. Il ne cherchera pas à excuser sa faute. Non, il l'assume et peut même vous parler de la paix qu'il ressent ou encore de la réalité de sa relation avec Dieu. Pourtant, il sera vu et définit comme celui qui avait fait telle ou telle action que l'Eglise condamne.


Pourtant, nous sommes des chrétiens. Nous croyons en la restauration. Nous croyons en la deuxième, troisième, quatrième, ... chance que peut donner Dieu. Nous-mêmes, nous sommes conscients d'être là que par la grâce de Dieu. Nous sommes conscients d'avoir été pardonnés par Dieu de nombreuses fois. Et pourtant! Oui et pourtant, nous abritons cette capacité à être inflexible avec ceux qui tombent, font des erreurs ou avouent leur faute. Alors que Dieu leur pardonne et prend la décision d'oublier, nous pauvres êtres humains, nous tenons un carnet des fautes des autres. Au cas où. On se sait jamais. A l'affût de l'occasion de pouvoir sortir ce scoop, juste pour faire le buzz. Pour quel but ? Nous ne le savons pas toujours nous-mêmes. Désir de pouvoir peut-être. Ou peut-être pour détourner les regards de nos propres fautes.

Les réseaux sociaux ont érigés cette pratique en méthode incontestable pour découvrir les menteurs. Ressortent alors des vidéos, des tweets, des publications faites il y a des années dans un contexte bien précis, peut-être à l'un des moments les plus durs de votre existence. Mais votre état d'esprit à ce moment-là importe peu. Il s'agit de juger avec le regard d'aujourd'hui une chose que vous aviez dit il y a des années. Je ne suis pas en train d'excuser des choses qui peuvent être répréhensibles ou qui portent atteintes à des personnes. Non, je ne parle pas de cela. Je parle de ce simple avis que vous avez eu il y a dix ans sur un sujet. Un avis qui a changé aujourd'hui, mais cela personne ne vous a posé la question. Le tribunal populaire vous a déjà condamné. Vous êtes définis par cet avis un peu rassis. Mais bon, les réseaux sociaux ont cette spécialité de réchauffer ce qui est rassis et d'en faire du frais de ce matin. C'est comme si après des années, vous n'aviez jamais changé. Vous êtes figés dans le temps. Votre vie s'est arrêté au moment où vous avez dit cette phrase, où vous avez accompli cette bêtise, cette erreur. Cette faute. Et tout ce qui vient après n'a plus aucune importance.


Lorsque l'on sait que les jeunes actuels utilisent les réseaux sociaux comme exutoires, d'autres comme journal intime, j'ai peur de ce que sera leur vie dans quelques années, quand des personnes se feront une joie de déterrer leur propos de jeunesse, leur inexpérience d'adolescent sur des sujets compliqués. Ce sera une vraie pagaille. Il faudra sortir les mouchoirs et les psychothérapies seront nombreuses.


Non, une erreur que j'ai faite dans le passé ne me définit pas. Une mauvaise action que j'ai faite dans le passé ne dit pas mon identité. Un propos tenu à un moment précis n'est pas la somme de ce que je suis. Et ceci encore moins si Dieu lui-même m'a déjà pardonné. Comment peux-tu t'acharner à me rappeler mon passé, alors que Dieu qui est pourtant omniscient et qui connait la fin avant le commencement, choisit de me pardonner et d'oublier mon péché ? Celui qui est réellement offensé par ma faute et qui s'est sacrifié pour moi choisit de tourner la page et de me donner à nouveau une page blanche. Pourtant, toi, tu continues à noircir ton petit carnet des fautes que j'ai commises.


Et si les réseaux sociaux existaient du temps de la Bible ? David aurait été renversé lorsque son péché de meurtre et d'adultère aurait été connu. Les Psaumes n'auraient jamais existé comme faisant partie intégrante du canon biblique. Ah! Non! On ne va sûrement pas mettre dans le livre sacré les propos de quelqu'un qui a tué un homme pour lui voler sa femme! Jamais! Et peut-être même que ses descendants seraient mis de côté. Aucune chance pour eux, malgré leurs dons et talents, de participer à un quelconque programme d'adoration! Ils sont suspects d'office. "Cela pourrait être génétique!" diraient certains.


Et l'apôtre Pierre. Dans la foule se trouvant dans la cour du temple au soir du jugement de Jésus, quelqu'un aurait filmé avec son portable la scène de Pierre reniant Jésus. Des images flous et instables, mais on entend bien la voix de Pierre. on la reconnait. C'est bien lui. Alors quand il viendrait faire son grand discours de la Pentecôte. Aucune réaction. on entendrait simplement les bips des notifications qui arrivent sur les portables. Tout le monde a reçu la vidéo de Pierre reniant Jésus. Qui est-il maintenant pour prendre la Parole ? Mais cette vidéo ne vient pas d'un "ennemi". Non! Pourtant, Pierre a changé. Il s'est repenti. Personne n'a filmé son tête à tête avec Jésus quand celui-ci lui a posé trois fois la question: "Pierre, m'aimes-tu ?". Pourtant, il y a eu des témoins. Mais bon. On se souvient juste de son reniement. il est défini par cela.

Et ne parlons pas de Paul. Si les réseaux sociaux existaient de son temps, il n'aurait jamais été l'apôtre qu'il a été. Chaque semaine, il y aurait eu dans l'église des témoins qui raconteraient les meurtres, persécutions conduites par Saul de Tarse.


C'est bien sûr de la fiction. Mais, nous devons y retenir une leçon: ces hommes ont fait des erreurs. Ils se sont repentis. Dieu leur a pardonné. Et il ne les a pas disqualifiés pour accomplir une œuvre de premier plan dans son Eglise. Il ne les a pas mis sur le banc de touche leur demandant d'être des spectateurs, parce que leurs erreurs passés seraient un handicap pour la mission. Non! Quand Dieu pardonne, il restaure, rétablit. Il réhabilite celui qui se repent et accepte de marcher avec lui. Il nous redonne notre place dans la grande mission qu'il a confié à son Eglise.


Alors, non, je ne suis pas défini par mes erreurs passées. Lorsque Dieu me regarde, il ne me définit pas par mes erreurs passées, il me voit à travers son Fils qui a donné sa vie pour moi et que j'ai accepté comme Sauveur. Oui, je suis certes un pécheur, mais un pécheur sauvé par grâce. Retiens ça plutôt et déchire le carnet sur lequel tu consignes mes erreurs!

21 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout

J'en ai marre des programmes d'église (2ème partie)...

Dans la première partie, j'ai partagé avec vous mes réflexions sur les doutes qui m'habitent en ce qui concerne les programmes d'église. Des réflexions toutes personnelles qui ne reflètent pas seuleme

bottom of page