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J'en ai marre des programmes de l'Église ... (dernière partie)




Une étude récente conduite par la Fondation de France montre que 21% des français disent se sentir seul. Ce sentiment de solitude s'accentue avec l'inflation et la crise économique.


Une autre étude faite par l'IFOP au sortir des périodes de confinement,  montrait que près d’un Français sur cinq déclare se sentir « toujours ou souvent » confronté à la solitude. Comment notre société si pourvue en moyens de communication et de connexion à l'autre peut-elle générer tant de solitude ? Je crois personnellement que Dieu a donné par son Eglise la solution à cette problématique qui prend beaucoup de place dans notre société. Encore faudrait-il que nous fassions vraiment église au sens biblique du terme. Encore faudrait-il que les chrétiens comprennent ce qu'est véritablement l'Eglise...


Depuis la pandémie de COVID19, beaucoup d'entre nous ont pris conscience de le fragilité de la vie et de l'importance d'avoir des relations authentiques. Nous avons soudainement pris conscience que nos progrès techniques pouvaient être freinés par un simple virus. Il a suffit d'un virus pour que nous soyons renvoyé à notre complète fragilité et même à notre manque d'humilité.

 

Être confiné nous a sans cesse rappeler que l'être humain a besoin d'interaction sociale. Et même si nous avons trouvé des palliatifs en utilisant les moyens virtuels, nous nous sommes rapidement rendu compte que cela n'était pas suffisant.


Cet essor du virtuel, nous l'avons aussi vu apparaître dans nos églises à travers les cultes et divers programmes en lignes. Durant toute la période du confinement, les cultes et les programmes ont été retransmis via des plateformes dédiées (Youtube, Zoom, Teams, WhasApp, ...). Les réseaux sociaux qui étaient mal vus par beaucoup de pasteurs étaient devenus le seuls moyens d'interactions avec les membres. Nous avons tout de même, malgré de forts beaux programmes, ressenti un vide dans le fait de ne pas pouvoir nous rencontrer, parler ensemble, nous regarder dans les yeux ou encore nous embrasser. Tout cela nous montre très bien que la participation à un programme dans une simple attitude de spectateurs ne correspond ni à nos besoins profonds ni à ce qu'enseigne le texte biblique. Le virtuel et le "tout vidéo" ont leurs limites. Car nous n'avons pas été conçu pour des relations virtuelles. Je crois aujourd'hui que nous devons sérieusement y réfléchir. Car la retransmission intégrale de nos cultes est devenue une mode qu'il faut interroger aujourd'hui au regard du coût pour les communautés, mais aussi en terme de contenu; tout cela en gardant en tête la mission de l'Eglise.


Dans nos deux dernières réflexions, nous avons montré que les programmes d'église ne sont pas une fin en soi. Ils s'inscrivent dans le cadre du projet de la grâce consistant à renouer les liens avec Dieu, avec notre prochain et aussi avec nous-mêmes. Nous avons besoin pour nous construire d'avoir cette relation avec Dieu mais aussi avec notre prochain. Nous avons compris, je l'espère, que la venue de Jésus, préfigurée par tous les rituels du sanctuaire, avait pour but de réparer les cassures nées en Éden après l'apparition du péché. Dans sa grâce, Jésus dans son incarnation, prend sur lui la mort qui nous était destinée. Par sa grâce, la réconciliation devient possible. Les cassures sont réparées. Je voudrais vous inviter à réfléchir à cela avec quelques versets tirés du Nouveau Testament:


Le premier texte est une déclaration de Jésus que nous trouvons dans Jean 13: 35 qui déclare: "Ayez de l’amour les uns pour les autres. Alors tout le monde saura que vous êtes mes disciples." Ce verset me semble fondamental dans notre réflexion sur la définition de l'Eglise. Il nous ramène à une définition du disciple qui est basé non sur des rituels à accomplir, mais sur des relations nouvelles basées sur l'amour. Faire partie de l'église du Christ ne consiste pas à s'inscrire sur les registres d'une communauté particulière pour avoir le droit de participer à certains programmes. La religion du Christ est basé sur l'amour tout simplement. Il ne s'agit pas de l'amour que nous voyons dans les films et les romans. Mais j'y reviendrais en fin de réflexion. Jésus montre ici que ce qui définit le disciple c'est la réalité palpable de l'amour dans ses relations avec les autres. Il met en avant la relation avant le rituel. Nous ne montrons pas notre amour pour Dieu en participant à des programmes d'églises. Nous montrons notre amour en aimant notre prochain sans condition. Comment j'aime mon prochain ? Comment nous acceptons d'être aimé par des personnes imparfaites ? Comment aimons-nous des personnes imparfaites ? C'est la question que nous devons nous poser sans cesse. C'est le défi aujourd'hui de tout chrétien dans une société qui discrimine si facilement et qui crée des divisions sur des sujets secondaires.


Nous pouvons aussi citer la parabole du bon samaritain dans Luc 10: 30 à 37. Jésus montre ici que la marque du disciple n'a rien à voir avec une nationalité, une idéologie, un pays, mais avec une attitude d'amour envers l'autre. Elle n'a rien à voir non plus avec une position dans l'Eglise. En effet, Jésus dans sa parabole utilise les personnages du prêtre et du lévite, deux personnages importants de la vie religieuse en Israël. Ces deux dignitaires de la religion refusent de venir en aide à un autre être humain, simplement parce qu'il est étranger et qu'ils mettent en avant les devoirs et rituels de leurs charges. Dans ce récit, ce qui fait de nous un disciple, c'est la qualité des relations que nous avons avec les autres. Tous les autres. Relations qui ont pour base l'amour. C'est encore une question de relations.


Nous continuerons encore en citant ce verset de Jésus:  « Donc supposons ceci : tu viens présenter ton offrande à Dieu sur l’autel. À ce moment-là, tu te souviens que ton frère ou ta sœur a quelque chose contre toi. Alors, laisse ton offrande à cet endroit, devant l’autel. Et va d’abord faire la paix avec ton frère ou ta sœur. Ensuite, reviens et présente ton offrande à Dieu." (Matthieu 5.23 et 24) À travers ses propos, Jésus montre l'importance de la relation avec l'autre dans l'acte d'adoration. L'adoration ne concerne donc pas uniquement ma relation avec Dieu. La qualité de ma relation avec l'autre a une incidence sur ma relation avec Dieu. Mon manque d'amour pour mon prochain peut entraver notre relation avec Dieu. Jésus montre bien ici l'importance du relationnel. Aller au temple, à l'église, à la messe ou au culte n'a aucune importance si nous ne savons pas aimer et pardonner à notre prochain. Participer à un programme sans entrer en relation avec l'autre, sans faire communauté, sans le vécu fraternel ne peut nous conduire à adorer dans de bonnes conditions.


J'ai souvent entendu des personnes dire que l'on ne vient pas à l'église pour les personnes qui y sont présentes. On y vient juste pour Dieu. On ne s'occupe pas des autres. Ils peuvent faire ce qu'ils veulent, cela n'a aucun impact sur nous. Pourtant, ce texte nous dit qu'il est impossible d'être un disciple au sens biblique du terme et être perpétuellement en conflit ou froid avec notre prochain. Il est peut-être temps que nous réfléchissions à régler sérieusement les conflits qui durent et perdurent depuis des années dans nos communautés et aussi dans nos familles. Aimer nos frères et soeurs fait aussi partie de l'acte d'adoration. Lorsque j'aime les autres, je montre l'image de Dieu en moi. J'agis selon sa ressemblance. Je le représente dignement sur cette terre et prouve son existence éternelle.


D'ailleurs, c'est ce que Jean révèle dans son épître: ‭"Si quelqu’un dit : « Je suis dans la lumière », mais s’il déteste son frère ou sa sœur, celui-là est encore dans la nuit. Celui qui aime son frère ou sa sœur reste dans la lumière, il ne risque pas de tomber dans le péché. Mais celui qui déteste son frère ou sa sœur est dans la nuit, il marche dans la nuit. Il ne sait pas où il va, la nuit l’a rendu aveugle." (1 Jean‬ ‭2:9‭-‬11‬ ‭PDV)


Beaucoup de communautés se réunissent dans de beaux bâtiments et présentent de beaux programmes. Leur lieu de culte sont remplis. La musique est belle. Les moyens techniques sont nombreux. Pourtant, elle sont traversés de conflits qui perdurent et blessent bien des personnes. Ces conflits sont des freins à la croissance spirituelle et à l'action de l'Esprit. Il nous faut arrêter de minimiser ces conflits perpétuels dans nos communautés. Il nous faut sortir de nos orgueils à vouloir avoir raison et en toute humilité demander pardon à Dieu et à notre prochain. Arrêtons de privilégier de beaux programmes au détriment de bonnes relations! Je le répète sûrement: Nos programmes et rassemblements communautaires sont des moyens prévues par Dieu pour réparer les cassures nées en Éden. Ils ne sont pas une fin en soi. S'ils n'atteignent pas l'objectif prévu par Dieu, ils ne servent pas à grand chose. Lorsqu'une dynamique relationnelle positive et conduite par l'Esprit dans la communauté existe, l'atmosphère de nos programmes changent. Ce sont de bonnes relations centrées sur Dieu qui font à de beaux programmes.


L'apôtre Paul va lui aussi beaucoup mettre l'accent sur les relations. Dans son épître aux Corinthiens, il parle de la mission de l'Eglise comme d'un ministère de réconciliation. Il déclare: "Oui, c’est Dieu qui a réconcilié le monde avec lui, par le Christ. Il ne tient plus compte des fautes des êtres humains et il nous charge d’annoncer cette parole de réconciliation. C’est donc de la part du Christ que nous prenons la parole. En réalité, par nous, c’est Dieu lui-même qui vous lance un appel : au nom du Christ, acceptez d’être réconciliés avec Dieu. Cela, nous vous le demandons avec force." (2 Corinthiens‬ ‭5:19‭-‬20‬ ‭PDV)


L'apôtre nous rappelle le but et l'essence même de l'Eglise : réconcilier les hommes avec Dieu. Tout ce que l'église met en place, (programmes, stratégie, organisation, initiatives, ...) doit tendre à réconcilier l'homme avec Dieu. Tout comité, conseil d'administration ou toute autre réunion de direction doit avoir comme premier point à l'ordre du jour cette mission de réconciliation. Nous devons sans cesse évaluer ou réévaluer tout ce que nous faisons à l'aune de ce ministère de réconciliation. Nous devons nous poser les questions suivantes: Nos programmes sont-ils des moyens de réconciliation avec Dieu ? Nos comités ont-ils comme objectif premier de mettre en place des actions, stratégies, programmes qui permettent aux personnes d'entrer en contact direct avec Dieu? L'Eglise crée-t-telle des espaces permettant la réconciliation de toute âme sans distinction aucune avec Dieu ?


Ce texte de Paul pourrait faire penser que Paul ignore les relations humaines. Ce serait ignorer des textes fondamentaux de cet apôtre. Nous pourrions citer 1 Corinthiens 12 et 13 où l'apôtre parle de l'amour comme un principe vivant. Il parle aussi de l'église comme d'un corps humain où tous les membres sont interdépendants. J'y reviendrai dans la prochaine réflexion. Mais retenons ceci: toute réconciliation entre les hommes commencent par notre réconciliation avec Dieu. Il nous est impossible d'aimer notre prochain tant que nous n'avons pas eu cette rencontre personnelle avec Dieu. Plus nous nous rapprochons de Dieu, plus nous rapprochons les uns des autres. 

Mais terminons avec l'apôtre Jean: "Personne n’a jamais vu Dieu, mais si nous nous aimons les uns les autres, Dieu vit en nous, et son amour en nous est parfait." (1 Jean‬ ‭4:12‬ ‭PDV)

Nous avons compris que la grâce vise à restaurer des relations. Elle nous est offerte et fait de nous des êtres nouveaux, de nouvelles créatures. Nous sommes totalement changés pour ressembler à Dieu. Si du temps d'Israël, Dieu venait habiter au milieu du peuple (Exode 25:8); dans la nouvelle alliance, Dieu vient habiter dans mon coeur par son Esprit.


L'église est le lieu où nous expérimentons ces relations renouvelées basées sur l'amour. C'est dans cet espace et à travers les diverses rencontres de la communauté chrétienne que nous rencontrons ceux qui, comme nous, ont accepté que Jésus vive dans leur cœur. Quel en est l'impact sur notre vécu en église et sur nos programmes d'église ? Quelles sont nos relations avec nos frères et soeurs ? Sont-elles chaudes, tièdes ou totalement froides ? Nous devons nous inquiéter pour notre vie spirituelle si nous n'avons pas de relations profondes et sincères avec nos frères et soeurs. Avec ceux qui comme nous sont remplis de l'Esprit.


Dieu est amour. Dieu = amour. L'amour, c'est Dieu.  Il se définit comme tel. Il aime. Dieu ne déteste aucun être humain. Même sa justice est empreinte d'amour. Sa colère même est rempli d'amour. Que se passe-t-il quand ce Dieu infini consent à venir habiter en l'être misérable et pécheur que je suis ?


Quand il habite en moi, ma vision de Dieu, des autres et de moi-même change. Dieu n'est plus mon ennemi. Il n'est plus le père fouettard que l'on nous dépeint souvent. Il n'est pas ce Dieu qui aspire à punir constamment l'être humain. L'autre devient mon prochain, lui aussi aimé de Dieu et candidat de la grâce divine. Je comprends aussi que j'ai de la valeur, que je suis un projet divin, objet de l'amour suprême du Tout-Puissant Créateur de l'univers.


Je découvre un Dieu amoureux de l'être humain et qui de la Genèse à l'Apocalypse travaille à mon salut et à mon bien-être. Je découvre un Dieu qui à travers la grâce veut me guérir et restaurer son image en moi. Je ne peux donc me haïr. Me déprécier. Je ne peux pas non plus haïr mon prochain, parce que l'Amour (Dieu) habite en moi. 

Le salut ou la vie sanctifiée ne consiste pas à assister a des programmes d'église. Le salut consiste à aimer Dieu et à aimer notre prochain. Je ne parle pas ici d'un simple sentiment, mais de Dieu lui-même habitant en nous et produisant dans nos vies le vouloir et le faire selon son bon plaisir. Je parle d'un principe de vie, d'un amour principe, d'une puissance qui ranime en nous l'idéal divin tel qu'il était en Éden. Nous entrons dans une dimension totalement divine qui ne peut nous laisser indifférent et qui n'est pas toujours explicable. Mais bien qu'inexplicable, il demeure néanmoins visible et palpable dans nos relations interpersonnelles. Je parle d'un amour qui nous invite à ressembler à Dieu et à agir comme Dieu. Dieu ne déteste pas. Dieu ne fait pas de préférence. Dieu n'abuse pas des autres. Dieu laisse chacun libre de ses choix tout en continuant à les aimer.


Lorsque j'arrive à l'église avec Dieu dans mon coeur et qu'il dirige totalement ma vie par son Esprit, et que je rencontre un frère ou une soeur qui a aussi Dieu dans son cœur, il est impossible que nous ne puissions nous entendre et nous comprendre. Je ne peux être en conflit avec mon frère en Christ lorsque nous disons tous les deux que Dieu habite en notre coeur. Nous pouvons ne pas être d'accord sur certains sujets, mais jamais, si Dieu vit dans nos coeurs, nos relations ne dégénéreront en conflits créant la haine ou la rancune. Jamais, ma relation avec mes frères et soeurs ne peut faire naître des divisions dans nos communautés. Lorsque cela arrive, chacun doit se réexaminer et retourner au pied de la croix pour bien comprendre la profondeur de l'amour véritable.

Lorsque s'assemblent tous ceux qui ont Jésus dans leur cœur, l'atmosphère de l'adoration est empreinte de quelque chose de totalement divin qui nous dépasse et ne peux être contrôler par l'homme. Nous sommes dans la présence du Dieu vivant. Nous prenons soin les uns des autres. Nous sommes heureux de nous retrouver. L'important n'est pas ce qui se passe dans le programme, mais la joie de la rencontre avec Dieu et mes frères et sœurs.


Lorsque nous avons Dieu dans notre cœur, nous ne multiplions pas les conflits. Nous faisons tout pour préserver l'unité et éviter les divisions. Nous devenons des artisans de paix. Lorsque Jésus vit par l'Esprit dans notre cœur, nous savons pardonner. Et quand même arriverait un conflit, parce que Dieu habite en nous et a pris les rênes de notre existence, il ne dure pas longtemps. Il est réglé avant le coucher du soleil.


Bien sûr, certaines situations vont demander du temps. Mais ce temps donné, ne doit pas être un temps où rien n'est fait. Où l'on semble indifférent à la situation. Où l'on s'habitue à la division. Il se peut que la relation prenne du temps à se refaire ou ne soit pas possible, mais le véritable pardon doit pouvoir exister.


Lorsque Dieu habite dans nos coeurs, nous ne cherchons pas à nous mettre en avant. Nous ne cherchons pas les places d'honneur.Nous ne cherchons pas à dominer dans l'église de Dieu ou à vouloir être toujours vu. Nous laissons Dieu être Dieu dans ses affaires et nous demeurons à notre place d'humbles serviteurs. Nous savons rester à notre place et jouer le rôle que Dieu nous a donné selon les dons qu'il nous a donné. Nous sommes trop nombreux à vouloir laisser notre empreinte dans l'Eglise. Trop nombreux à vouloir avoir raison et à imposer notre point de vue à la communauté. Nous ne savons plus argumenter en gardant le respect de l'autre et en sauvegardant l'unité. Nous nous perdons en intrigues et dans des querelles de pouvoir en méprisant les dons spirituels que Dieu a donné à certains d'entre nous.


Lorsque le Dieu qui habite en moi rencontre le Dieu qui habite en toi, nous faisons l'expérience de l'unité spirituelle capable de bouleverser et de changer le monde avec le message de l'amour vrai et authentique. C'est l'expérience vécue par l'Eglise primitive. Une expérience qui a bouleversé le monde en un siècle.


Dans mon parcours, j'ai trop souvent vu des personnes détruites par la communauté même qui devait leur permettre de trouver la guérison. J'ai trop vu des jeunes se sentir seul alors qu'ils étaient actifs dans la communauté. J'ai trop vu des familles se disloquer dans un silence assourdissant et sans aucune aide de leur communauté spirituelle. J'ai eu des histoires de jeunes qui ont laissé la communauté sans que personne ne s'en inquiète. J'ai vu des hommes et femmes s'enfoncer dans la déprime et ne noyer dans la dépression sans recevoir de la communauté l'soutien, l'empathie et l'amour nécessaire qui pourrait les aider à remonter la pente. Pourtant, les programmes ont continué.


Ces derniers temps, j'avais fait le choix de prendre un peu de recul dans les activités et les différents programmes. Être plus dans une position d'écoute et d'analyse. Je voulais ré-interroger ma foi, mes pratiques et mes habitudes dans la vie de l'Eglise. Ré-interroger mon appartenance à cette communauté de foi. J'ai aussi pris le temps de regarder ce qui se passe ailleurs dans le monde chrétien et dans ma propre communauté. J'ai fait le choix de n'accepter aucune responsabilité parce que je crois que ma finalité n'est pas d'avoir une responsabilité (ou un poste) à l'Église, mais de jouer le rôle qu'il m'a attribué dès avant la fondation du monde. Je voulais aussi m'interroger sur la question du leadership biblique. Leadership qui n'a rien à voir avec des notions de pouvoirs, mais de service et d'humilité. Durant ce temps de recul, j'ai réalisé que les relations sont essentiels à la vie de l'Eglise. Si dans notre société, l'égoïsme et l'égocentrisme semble devenir la norme, l'Eglise est appelé à autre chose. A prendre de la hauteur et à être un exemple dans les relations. Nous devons revenir à la simplicité biblique. Le foisonnement de programme qui nous donne l'impression que nous sommes actifs, ne change pas toujours la vie de nos communauté. Le réveil et la réforme tant attendu n'arrivent pas. Le changement dont nous parlons tous semble devenir une sorte d'utopie ou d'idéal non atteignable. Nous avons en nous ce besoin d'appartenir à un groupe. Ce besoin est assouvi par l'Église si nous savons y établir des relations.

 

J'aime mon église. Et je souhaite qu'elle soit un lieu permettant la restauration et la guérison. J'ai le désir de voir ma communauté de foi être un havre de paix capable d'accueillir tous les coeurs brisés, tous ceux qui passent par des difficultés et aussi tous ceux qui ressentent un vide dans leur coeur. Je souhaite que nous soyons tous acteurs et non plus des spectateurs de la vie de l'Eglise. Notre communauté doit redevenir cette famille spirituelle où les dynamiques relationnelles priment sur la mise en place de programme, où l'accueil de l'autre dans son unicité et son histoire soit une priorité et une habitude. Que nos églises soient plus inclusifs et non une assemblée d'initiés et d'habitués. Un lieu où l'on privilégie l'unité et non l'uniformité. Où l'on apprend à s'aimer même dans nos différences.


Que Dieu nous aide tous à revenir à cette simplicité de l'Evangile et à son essence, l'amour.

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