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Chacun à (a) sa place: réflexions sur les jeux de pouvoir dans l'Église.

Je sais. J'aborde un sujet sensible. Je sais aussi que cela pourrait me coûter cher. Mais bon! Cette réflexion me trotte dans la tête ces derniers jours. J'ai envie de la partager avec vous. Premièrement pour avoir vos avis et peut-être (ou surtout) aussi pour vérifier si je suis sur la bonne voie.

Il ne s'agit pas pour moi de viser qui que ce soit, mais de porter une réflexion sur la question du leadership et des jeux de pouvoir dans les communautés religieuses toutes appartenances religieuses confondues. Bien sûr, je ne pars pas de rien. Bien sûr, j'ai une connaissance plus fine de ma propre communauté religieuse. J'ai vécu, vu et entendu des anecdotes et histoires sur ce sujet. Je ne suis peut-être donc pas neutre. Mais je veux prendre du recul et analyser les choses objectivement, particulièrement à la lumière de la Bible.


Le problème

Je me souviens encore de cet homme qui a laissé sa communauté parce qu'il n'avait pas été renommé à un poste de responsabilité. Il estimait que sa présence depuis des années dans cette petite église lui conférant le droit d'en être le premier responsable.

Je me souviens aussi de l'histoire de ce frère qui avait créé sa propre église parce qu'il n'était pas d'accord avec les dirigeants de son église.



Et puis, il y aussi ces familles qui dirigent des communautés et revendiquent tous les postes de responsabilités. La communauté devient alors une sorte d'entreprise familiale. Tous ceux qui ne sont pas de la famille ou qui ne seraient pas d'accord avec elle, sont mis de côté.

Mais cela devient encore plus dangereux lorsque ce sont des pasteurs, des membres du clergé ou des ecclésiastiques qui jouent à ce jeu de pouvoir. On entre alors dans les intrigues, les coup bas ou les combines avec comme objectif de détruire d'autres personnes.

La société actuelle semble apprécier ceux qui usent de stratagèmes pour parvenir aux pouvoirs. Ils sont vus comme des personnes courageuses, débrouillardes et audacieuses. Cette course aux pouvoirs en écrasant les autres, dans la vie professionnelle comme dans la vie d'église, est-elle compatible avec les principes de la Bible ?


Chacun à sa place.

Lorsque j'analyse la question du péché dans la Bible, je ne la réduis pas simplement à une question de non-respect des commandements. Je crois que nous avons affaire à un ange qui, dans le ciel, a des envies de pouvoir. Il ne reste pas à sa place. Il veut être calife à la place du calife. Ou plutôt Dieu à la place de Dieu. Il va donc user de stratagème pour arriver à ses fins. Il va tenter de convaincre les anges du bien fondé de sa démarche. Un tiers d'entre eux va le suivre. Il utilisera le mensonge en faisant croire que Dieu est un despote qui ne donne pas la parole aux autres, qu'il est trop dur et intransigeant et ne laisse pas assez de liberté aux anges et particulièrement à lui, qui est tout de même, le premier des anges.


Pour les familiers de la Bible, je parle bien sûr de Lucifer. Et en me référant à cette histoire, j'ai envie de définir le péché comme la volonté d'une créature de ne pas rester à sa place, le sentiment de celui qui estime que son Créateur ne l'a pas mis à la place qu'il mérite et qui utilise des stratégies pour, selon lui, corriger une erreur de casting de Dieu. Ce que certains pourraient identifier comme de l'audace ou de la confiance en soi n'est, en réalité, qu'un manque de confiance ou un coup d'état contre Dieu. Un pied de nez au Créateur de l'univers. A notre Créateur.


Le péché a mis devant nous un pseudo-choix, car en réalité, notre épanouissement et notre plein développement n'est possible que lorsque nous acceptons de rester à la place à laquelle Dieu nous a placé. La pseudo-liberté proposé par Lucifer est en réalité un esclavage. Car, sortir de la dépendance à notre Créateur. C'est nous séparer de celui qui est VIE, qui procure et soutient la VIE. En dehors de Dieu, il n'y a pas de vie possible. C'est pourquoi l'une des conséquences du péché, c'est la mort.


L'histoire du premier péché montre de manière claire les conséquences de cet acte: séparation d'avec Dieu, séparation avec le prochain, conflit de l'homme avec lui-même, conflit avec son environnement. Depuis ce premier péché, l'homme cherche sa place. Et vu qu'il s'est séparé de celui qui permet le lien avec son prochain, il se bat contre celui qui est semblable à lui. D'où l'antagonisme que nous voyons dans le premier couple de l'humanité, mais aussi dans la première famille quand Caïn tue son frère Abel. Sur ce dernier récit, nous assistons au premier meurtre de l'histoire de l'humanité. Cela se passe entre deux frères, dans une même famille.


Dans toute la Bible, l'initiative de Dieu vise à nous aider à rester à notre place et à comprendre que cette place est la seule qui puisse nous rendre heureux. Le prophète Jérémie le dit mieux que moi quand il déclare: "Car je connais les projets que j'ai formés sur vous, dit l'Éternel, projets de paix et non de malheur, afin de vous donner un avenir et de l'espérance." (Jérémie 29: 11)


Dieu a un projet pour chaque être humain. Un merveilleux projet que personne, pas même Satan, ne peut contrecarrer. Si et seulement si j'accepte ce projet et reste à ma place.

Toi qui me lis, je crois que Dieu a un projet pour toi que personne ne peut faire à ta place. Tu es utile dans le vaste projet de Dieu. Tu es unique et Dieu a confiance en toi. Il a placé en toi des compétences, des capacités pour que tu accomplisses une mission particulière que toi seul peut accomplir. Et lorsque tu ne l'accomplis pas, il y un manque. Il manque une couleur à ce monde.


Je veux te dire encore une chose: tu pourrais te dire que tes parents n'ont pas voulu de toi. Ta mère t'a peut-être dit que tu étais un accident et qu'elle ne t'avais pas désiré. Tu peux avoir des fois l'impression de n'être rien, que ta vie ne sert à rien. Je veux te dire que, pour Dieu, tu n'es pas un accident. Tu as été désiré par Dieu. Il a prévu un projet pour toi, qui correspond à la personne que tu es, avec les compétences que tu as. Ne cherche pas à ressembler aux autres, à faire comme les autres. Trouve le projet que Dieu a pour toi!


Chacun a sa place.

Dieu, depuis la création et particulièrement après le péché, cherche à nous faire comprendre que nous sommes interdépendants et complémentaires. Que la seule issue pour vivre heureux et bien, c'est de nous inscrire dans une relation d'amour avec Lui et avec notre prochain. Je suis créature. Dieu est créateur. Je reste à ma place. Je respecte la place de Dieu. Je respecte la place des autres.


Si le péché détruit les relations et nous montent les uns contre les autres, la grâce de Dieu inverse ce processus et nous ramène au projet de Dieu à la création. La grâce recrée la communauté telle que prévu en Éden. Une communauté où nous ne sommes plus en compétition, mais dans la collaboration. Une communauté où les jeux de pouvoirs n'existent plus. Nous ne cherchons plus à dominer les autres. Non, nous devenons serviteurs les uns des autres. Nous ne cherchons pas à être les premiers, nous faisons sans cesse passer les intérêts des autres avant les nôtres.


Les disciples de Jésus ont connu ce changement. Avant la venue de l'Esprit à la Pentecôte, ils se battaient pour savoir qui seraient le premier. La mère de deux d'entre eux est venu voir Jésus pour réclamer que ses deux fils aient des places particulières auprès de Jésus, ceci au détriment des dix autres. Mais lorsqu'ils ont reçu l'Esprit, plus de compétitions ou de bagarres de place. Le Saint-Esprit remet chacun à sa place. Et chacun a une place dans la mission de l'Eglise. Une place qui correspond à ce que nous sommes, à nos compétences et à notre histoire personnelle

Et pour permettre cette nouvelle collaboration, Dieu va mettre en place le concept des dons spirituels. Chacun reçoit de Dieu un ou des dons spirituels qu'il est appelé à accomplir dans un ministère selon la manière qui lui correspond le mieux. Le concept des dons spirituels est assez mal comprise dans nos communautés religieuses. En tout cas, elle est assez difficilement mise en place. Nous continuons souvent dans nos communautés à assister à des querelles de pouvoir, à des compétitions qui nous usent moralement et psychologiquement.


Pourtant, l'apôtre Paul va expliquer ce concept avec une image qui ne laisse aucun doute sur ce qu'il attend de nous. Il va prendre l'image du corps humain (1 Corinthiens 12). Chacun de nous est un organe. Un organe avec une place et une fonction. Et l'apôtre nous explique qu'il en est de même pour l'Église. Chaque membre dans l'Eglise de Dieu a une place et une fonction qui lui ont été donnés par Dieu lui-même. Ce n'est pas la décision d'un comité, d'un conseil d'administration ou d'un concile quelconque. L'origine de ma mission dans l'Eglise et sur cette terre a été prévue par Dieu lui-même. Et il me permet de la mettre en oeuvre seulement et seulement si j'accepte de considérer que Jésus est la tête de l'Eglise et que le responsable des ressources humaines de cette oeuvre divine est le Saint-Esprit.


Notre responsabilité à chacun est de nous assurer d'être en relation avec Jésus et que nous laissons le Divin Responsable des ressources humaines nous placer là où nous devons être. Et comme Dieu me connaît mieux que moi-même, il me placera là où il faut.


Dans la perspective des dons spirituels, il n'y a pas de places pour les luttes de pouvoirs ou pour la compétition. Et tous ceux qui veulent diriger l'Eglise aujourd'hui avec des concepts de management humains se trompent et ne sont pas remplis de l'Esprit de Dieu. L'Eglise est une entité unique au monde. Elle est sur terre, composée d'humains imparfaits; mais les valeurs et les concepts qui la dirigent ne sont pas de ce monde mais viennent directement du ciel. Elles vont à contre courant de ce que proposent la société actuelle. L'Église doit être un coin de ciel sur la terre, dans laquelle règne une atmosphère fondamentalement différente de tout rassemblement humain.


Conclusion

Toute communauté religieuse qui se dit chrétienne et suit les enseignements bibliques inscrit son fonctionnement dans les concepts développés par Jésus. Nos relations entre nous ne doivent pas ressembler à celles de ceux qui ne connaissent pas Dieu. Les valeurs que nous mettons en oeuvre dans nos relations doivent découler de l'enseignement biblique.

Pour terminer, j'aimerai vous inviter à un retour en arrière. remontons au temps des disciples. Douze disciples ont suivi Jésus. Un l'a trahi. Il s'agit de Judas. Sur ces douze disciples, seuls trois sont des auteurs du Nouveau Testament: Matthieu, Jean et Pierre. La grande majorité des livres du Nouveau Testament ont été écrite par un homme qui était un persécuteur et tueur de chrétiens. Pourtant, il est celui qui, par ses écrits, nous permet de comprendre ce qu'est la justification par la foi. Son passé ne le disqualifie pas pour être un instrument entre les mains de Dieu. Et aucun disciple ne remet en question le choix de Dieu. Paul est entré dans le projet que Dieu a prévu pour lui. Il est à la place qui est la sienne dans l'oeuvre de Dieu.


Toi qui lis, ta place sur terre et dans l'Eglise a été décidée par Dieu. Ta mission et ta fonction sur cette terre a déjà été prévue par Dieu depuis la fondation du monde. Tu veux la connaître ? Adresses-toi à Dieu! Ne te dévalorise jamais à penser que tu n'es pas digne. N'écoute surtout pas ceux qui te rappellent sans cesse ton passé et tes erreurs. Dieu t'a choisi!


Je terminerai avec ce texte de Jérémie. Voici ce que Dieu lui dit lorsqu'il le choisit: "Avant que je t'eusse formé dans le ventre de ta mère, je te connaissais, et avant que tu fusses sorti de son sein, je t'avais consacré, je t'avais établi prophète des nations." (Jérémie 1: 5). Dieu rassure Jérémie. Il le connait et avant même sa naissance, avant même la décision de sa conception, Dieu lui avait déjà donné une mission. Toutes les circonstances de la vie de Jérémie l'ont conduit à être prêt pour la mission que Dieu lui avait préparé. Et même quand Jérémie a peur, Dieu le rassure: "Je suis avec toi."


Fais confiance à Dieu et commence aujourd'hui à vivre le projet que Dieu a pour toi. Identifie-le et vis le pleinement, car il est le seul qui te rendra heureux. Tu n'as pas à chercher le pouvoir. Tu n'as pas à mettre en place des stratégies pour que l'on reconnaisse ta mission. Laisse Dieu faire. Il dirige encore son Église.

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